La journée s'annonce meilleure que les précédentes au niveau du temps. Malheureusement Bernadette est victime d'un terrible coup de barre juste avant d'atteindre le chalet de la Balme.
Impossible pour elle d'aller plus loin. Elle et Jean décident alors de redescendre dans la vallée et si tout va bien de nous retrouver le vendredi à Courmayeur.
Nous continuons donc notre circuit à quatre sous un ciel relativement dégagé, ce qui nous permet d'apercevoir les premiers sommets depuis notre départ.
Malheureusement, pendant notre progression vers le col du Bonhomme, en me retournant je vois venir vers nous de gros nuages noirs, ce que je m'empresse de montrer à Jacques. Nous allons finir la montée au col du Bonhomme par des conditions hivernales, sous la neige et dans le brouillard. Nous profitons de la modeste cabane du col pour nous abriter un peu, puis voyant que les conditions ne semblent pas s'améliorer, nous reprenons notre progression en suivant scrupuleusement les traces. Pour la troisième fois en trois jours, nous devons par prudence renoncer au col des Fours et gagner le refuge du col de la Croix du Bonhomme où nous pouvons manger à l'abri.
Après s'être réchauffés et restaurés, les conditions s'étant améliorées, nous commençons notre descente vers Les Chapieux. Ce petit hameau très sympathique possède un petit commerce pour nous ravitailler (surtout en fromage), ainsi qu'un service de navette qui va nous éviter une longue remontée de la vallée vers le refuge des Mottets.
Ce refuge est des plus rustiques, les couchettes sont alignées les unes à côté des autres et ne sont pas très larges. Mais qu'importe, la fatigue nous aide à nous endormir après une bonne partie de rire avec un groupe d'Espagnols.
Etape 7 : Dimanche 15 juillet, Refuge Elena – Relais d'Arpette

Après 2 petites heures et 600 mètres de montée à froid de bon matin, nous voilà au Grand 
col Ferret, prêts à basculer en Suisse, ce que nous ne tardons pas à faire, vu la fraîcheur 
matinale qui règne au col.
La descente, longue mais agréable nous permet de découvrir la douceur des paysages suisses,
les troupeaux de vaches, les verts alpages, les charmants chalets toujours très fleuris. Nous
arrivons au village de La Fouly juste à temps avant la fermeture de la petite supérette où il
nous fallait absolument faire le plein de provisions.
Nous nous renseignons également sur les horaires des navettes pour le lac de Champex. La 
prochaine ne partant que dans une heure, nous avons largement le temps de nous restaurer.
Et oui nous avons là un peu triché, cette navette nous a évité une longue marche de 10 
kilomètres en fond de vallée, mais les organismes commencent un peu à fatiguer et demain 
nous attend la fameuse fenêtre d'Arpette.
Nous arrivons donc au lac de Champex relativement tôt, ce qui permet à certains de faire 
une bonne petite sieste, d'autres un peu de botanique et en ce qui me concerne des photos en
faisant le tour du lac à pieds.
Il ne nous reste plus qu'à monter les 200 et quelques mètres nous séparant du Relais 
d'Arpette, malheureusement sur une route goudronnée et en pleine chaleur.
Etape 8 : Lundi 16 juillet, Relais d'Arpette – Relais du Mont Blanc à Trient

Après une soirée mouvementée suite à l'accident d'une personne à l'arrivée au gîte ayant 
nécessité l'intervention d'un hélicoptère, et une bonne nuit dans un gîte d'un grand confort,
nous voilà fin prêts à passer par la fenêtre… d'Arpette.
La photo au départ du relais, une montée d'abord tranquille jusqu'à l'éperon rocheux de la 
Barme, puis une progression au milieu de gros blocs que nous connaissons bien nous les 
Pyrénéens. Cette montée sera pour moi un jeu, ponctuée par quelques arrêts pour souffler 
un peu et prendre des photos de magnifiques gentianes acaules. L'arrivée à la fenêtre est 
très impressionnante par le paysage qu'elle permet de découvrir tout d'un coup sur l'autre 
versant, avec le glacier de Trient à portée de main gauche, les montagnes suisses à perte 
de vue.
Le groupe se rassemble à nouveau pour la photo prise gentiment par notre compagnon de 
randonnée acadien qui nous suit depuis deux ou trois jours maintenant.
Après avoir bien profité du spectacle, nous décidons d'entamer la longue descente vers 
Trient, 1300 m de dénivelé, que nous entrecoupons par un bon déjeuner à l'ombre et au 
bord d'une cascade.
Notre réserve d'eau étant bien entamée, nous estimons que l'eau de cette cascade doit 
être potable compte tenu de la configuration du terrain et nous faisons donc le plein.
La fin de la descente nous semble interminable et nous arrivons enfin au gîte où nous 
devions coucher.
Personne avant 19h pour faire l'accueil, le village de Trient où nous devrons aller manger le
soir et petit-déjeuner le lendemain matin nous semble plus éloigné que prévu, Maïthé et 
Toni se proposent alors de partir en éclaireur au dit village pour voir si le Relais du Mont 
Blanc aurait encore 6 places de libre. Après 3 bons ¼ d'heure, ils nous reviennent la mine 
réjouie en nous annonçant qu'un dortoir de 6 places nous attend, en demi-pension. Nous 
n'hésitons pas une seconde et abandonnons ce gîte plus que rustique pour le relais dans le 
village de Trient.

Etape 10 : Mercredi 18 juillet, Tré le Champ – Refuge de la Flégère

Après la photo traditionnelle devant le refuge, nous voilà repartis pour 900 mètres de 
dénivelé jusqu'au lac Blanc. Une succession de lacets très bien tracés nous permet de 
nous élever rapidement. Pour la première fois depuis 10 jours que nous sommes partis, 
nous faisons une première rencontre avec un jeune bouquetin qui nous semble perdu. Il 
nous laisse tout le loisir de le prendre en photo. Nous arrivons aux lacs de Chèsery et 
dans le reste de la montée pour le lac Blanc, nous faisons une nouvelle rencontre, une 
Etagne ou femelle Bouquetin et son petit, qui se prêtent  également à une longue 
séance de photos.
Voilà enfin le lac Blanc, envahi de monde, venus la plupart par le téléphérique de la 
Flégère. Je pense que c'est un endroit à éviter en juillet et août, mais comme ça doit 
être beau hors saison quand le flot des touristes s'est un peu calmé.
Comme à notre habitude, nous cherchons pour la descente vers la Flégère les passages 
les moins fréquentés. Nous atteignons rapidement le refuge qui se trouve juste en 
dessous de la gare du téléphérique.
Le temps continue peu à peu à se dégrader et il n'est pas impossible que nous ayons un 
orage dans la soirée ou la nuit.
Etape 11 : Jeudi 19 juillet, Refuge de la Flégère – Chamonix - Les 
Houches


Dernière étape de notre périple, il est prévu de monter en guise de final au sommet 
du Brévent.
Mais les organismes sont bien fatigués, le temps se dégrade petit à petit, aussi nous 
décidons, sur proposition de Maïthé et d'un commun accord, de descendre directement
sur Chamonix depuis Planpraz.
Cette descente est vraiment très agréable, elle nous permet encore une fois 
d'admirer une multitude de fleurs, y compris certaines que nous n'avions pas encore 
vues.
La descente se termine dans une magnifique forêt de mélèzes jusqu'aux abords de 
Chamonix.
Nous voilà enfin à la Mecque de l'alpinisme, nous ne manquons pas la photo devant le 
bureau des guides et nous dirigeons vers la gare pour embarquer Jean dans le premier
bus pour Courmayeur pour récupérer la voiture.
Il ne nous reste plus qu'à regagner Les Houches, non sans avoir fait une petite escale
à la terrasse d'un café devant une bonne mousse, en attendant que Maïthé fasse 
réparer enfin ses lunettes cassées 5 jours plus tôt dans une partie de botanique.
Les cinq kilomètres qui séparent Chamonix des Houches nous semblent interminables, 
d'autant que la pluie nous accompagne de nouveau.
Nous voilà de retour à la case départ, nous décidons prudemment de passer la nuit 
sur place et finissons la courte soirée au restaurant devant une bonne Tartiflette 
(enfin pas tout le monde) pour 
fêter notre exploit (n'ayons pas peur 
des mots)

Etape 9 : Mardi 17 juillet, Relais du Mont Blanc – Refuge de la Boerne à Tré
le Champ


Nous voilà repartis pour regagner la France et la vallée de Chamonix par le col de 
Balme, encore un bon dénivelé (900 m.) à avaler, on commence à être habitués.
Nous repassons devant le gîte prévu la veille toujours aussi calme et peu fréquenté, 
puis les choses sérieuses commencent.
La montée se fait en grande partie en sous-bois, et permet d'avoir quelques échappées
sur la fenêtre d'Arpette et le Glacier de Trient.
Nous arrivons enfin au col de Balme, et découvrons alors un magnifique panorama sur le 
versant français du massif, plus profond et moins abrupt que le versant italien. Nous 
découvrons les principaux sommets, les Droites, la Verte, les Drus, l'aiguille du Midi, le
dôme du Goûter, et l'immense Glacier du Tour. Le Mont Blanc est pour sa part dans les
nuages, nous ne le reverrons d'ailleurs pas jusqu'à notre départ.
Depuis le col, nous gagnons la crête frontière puis redescendons vers le col des 
Posettes, pour remonter enfin vers l'aiguillette du meme nom, magnifique belvédère sur
tout le massif.
Il ne nous reste plus alors qu'à dévaler les 700 mètres qui nous séparent de Tré le 
Champ où nous découvrons le magnifique refuge de la Boerne, aménagé dans une ancienne
étable d'alpage datant du 18ème siècle.
Etape 5 : Vendredi 13 juillet, Refuge de Maison Vieille – Refuge Bertone

C'est donc à six que nous entamons cette journée de transition, par une descente vers 
Courmayeur où nous allons retrouver la voiture de Jean soigneusement garée le dimanche, 
et par la même occasion des vêtements propres et secs de rechange. Nous déballons donc 
nos sacs sur le parking et reconsidérons le contenu de ceux-ci. Pour ma part, j'élimine des
affaires inutiles qui ne m'ont pas servi malgré les conditions atmosphériques difficiles que 
nous avons rencontrées. Cela me fait gagner quelques grammes que je reperds aussitôt en 
ayant pitié de Maïthé qui se lamentait sur un livre de fleurs de montagnes qu'elle devait 
laisser dans la voiture compte tenu de son poids.
Nous enfermons nos sacs dans la voiture le temps d'aller faire quelques courses de 
ravitaillement, puis nous voilà repartis pour le refuge Bertone, un magnifique balcon 
quelques 800 mètres au dessus.
La montée nous semble bien longue, en plein après-midi, sur la digestion. Mais nous savons 
qu'au bout de l'effort il y a le réconfort, la petite mousse traditionnelle.
Et puis nous sommes arrivés suffisamment tôt pour profiter du magnifique panorama depuis
la terrasse du refuge, tout en récupérant un peu de la dure montée.
Etape 6 : Samedi 14 juillet, Refuge Bertone - Refuge Elena

Après avoir fait mes photos matinales de lever du soleil et avoir pris un solide petit 
déjeuner, nous voilà partis pour parcourir le balcon qui remonte ce merveilleux Val 
Ferret vers la Suisse. Par une succession de crêtes, de cols, de vallées, nous 
découvrons une flore extraordinaire, certainement la plus belle, la plus variée, la plus 
abondante de tout ce tour du Mont Blanc.
Maïthé, avec son œil perçant, nous fait découvrir un parterre d'Edelweiss, les seuls 
que nous verrons pendant ces 11 jours. Pour vous faire une idée de cette variété, je 
vous invite à aller voir l'
album que j'y ai consacré.
Le spectacle est tellement beau que nous progressons sans même sentir la fatigue et 
nous arrivons en début d'après-midi au refuge Walter Bonatti, du nom du célèbre guide
italien. Nous en profitons pour refaire le plein d'eau et repartons toujours en balcon 
vers le fond du Val Ferret.
Nous devons alors redescendre en fond de vallée au hameau d'Arnuva, pour remonter 
ensuite pendant une heure jusqu'au très beau mais très bruyant refuge Elena.
Etape 4 : Jeudi 12 juillet, Refuge des Mottets – Refuge de Maison Vieille

Enfin le beau temps semble être de la partie, après dissipation des quelques brumes 
matinales toujours très photogéniques. Après 500 mètres de montée assez raide, mais la 
forme commence à venir, nous atteignons le col de la Seigne, où nous découvrons pour la 
première fois tout le massif entièrement dégagé. La neige fraîche de la veille ajoute 
encore à la beauté du paysage. Nous voilà donc en Italie pendant trois jours.
Nous entamons notre descente vers le lac de Miage, tout en nous arrêtant très souvent 
pour admirer le paysage, identifier les principaux sommets : Aiguille des Glaciers, Mont 
Blanc de Courmayeur, Noire de Peuterey.
Nous passons à proximité du refuge Elisabetta, au pied du Glacier de la Lée Blanche, puis 
nous gagnons par une piste très fréquentée le pied de la moraine du glacier de Miage, 
derrière laquelle se cache le lac du même nom où nous montons pour y déjeuner.
Ce lac est très curieux car le glacier s'y déverse sur une hauteur impressionnante. Nous 
constatons le côté vivant du Glacier par les pierres qui tombent régulièrement de celui-ci 
dans les eaux du lac.
Après nous être bien restaurés et reposés en regardant le spectacle, nous reprenons notre
chemin vers le col de Chécroui, un rude sentier qui nous remonte de 400 mètres avant de 
nous mener par une progression en balcon vers le terme de notre journée.
Quelle n'est pas notre surprise, juste avant d'arriver, de trouver Bernadette (en pleine 
forme) et Jean qui nous attendaient à l'ombre d'un arbre. Les joies des retrouvailles nous
font oublier la fatigue de cette fin de journée si intense. Le groupe du départ est enfin 
reconstitué, le beau temps est revenu et le moral est au beau fixe.
Etape 2 : Mardi 10 juillet, Chalets de Miage – Chalet de Nant Borrant

Toujours le même temps, couvert, humide, pluvieux et même neigeux à partir de 2000 
mètres.
Après un solide petit déjeuner, nous voilà partis pour Les Contamines-Montjoie via le 
col et le refuge du Truc. Une petite montée de 200 m. de dénivelé et la grande 
descente vers Les Contamines. La pluie nous a laissés tranquille et nous permet de 
visiter et faire nos courses pour les 2 ou 3 jours à venir.
Pour la deuxième fois, le temps nous oblige à renoncer à Tré la tête, et c'est sous une
pluie soutenue que nous nous dirigeons vers  Notre Dame de la Gorge. Nous trouvons 
refuge pour manger sous le toit du bâtiment des juges du tremplin de saut à ski.
La pluie s'étant un peu calmée, nous reprenons notre progression jusqu'à Notre Dame 
de la Gorge, que nous visitons avant d'aller se réchauffer avec un café dans la 
magnifique auberge attenante à l'église.
Enfin pour terminer cette journée courte mais humide, nous empruntons l'ancienne voie 
romaine jusqu'au Chalet de Nant Borrant que nous atteignons en milieu d'après-midi.
Cela nous permet de nous sécher et aussi de reprendre des forces en vue de la 
prochaine étape qui s'annonce longue.
Etape 1 : Lundi 9 juillet, Les Houches – Chalets de Miage

Le temps plus que maussade ne nous encourage pas à partir aux aurores. Nous traînons
donc dans Les Houches pour faire les derniers achats et nous décidons enfin vers 
11h15 à commencer la montée vers le col de Voza. Cueillis à froid, celle-ci nous 
parait un peu raide, d'autant que le sentier semble avoir été remplacé par une piste 
de ski qui monte tout droit vers le col.
Le temps ne s'arrangeant pas, nous décidons de modifier l'itinéraire prévu par le col 
du Tricot et de gagner les chalets de Miage par la vallée et les villages de Bionnassay
et Le Champel.
Nous regrettons d'autant plus le mauvais temps que le site des Chalets de Miage 
semble magnifique, au pied du dôme du même nom.
Tour du Mont Blanc, juillet 2007
avec Maithé et Jacques, Bernadette et Jean, Tony, Jean-Christian